Lettre officielle à Nicolas Sarkozy, président de la République, pour que la France engage des renforts en Afghanistan
Monsieur le président de la République,
Dans la guerre déclarée aux démocraties occidentales par le terrorisme islamique, les troupes de l’OTAN mènent en Afghanistan une bataille décisive.
Bataille contre les talibans au nom de l’idée que nous nous faisons des droits de l’homme. Bataille aussi pour notre propre sécurité, qui exige que soit éradiquée la menace bien réelle d’Al-Qaida.
La France, fidèle à ses alliés occidentaux et à sa vocation universelle de défense des libertés, ne pouvait être absente de ce combat. Elle peut être fière de ses 3 750 soldats et de ses 150 gendarmes qui se battent avec courage pour les valeurs et les principes de notre civilisation.
Le souvenir de ceux qui, là-bas, sont morts au champ d’honneur ou ont versé leur sang, et la conscience de l’ampleur des enjeux, suffisent à écarter l’idée d’un retrait à court terme de nos forces engagées dans un conflit qui dépasse largement les zones d’opérations actuelles, tant il est vrai que c’est une guerre globale contre la menace terroriste que nous devons mener.
Ce retrait, Monsieur le président de la République, vous le refusez avec détermination et constance, et nous ne pouvons que nous en réjouir.
Car cette bataille d’Afghanistan, le monde occidental ne peut se permettre de la perdre. Si la coalition occidentale devait, en effet, se retirer sans que soit assurée la démocratisation et la sécurisation du pays, la contagion serait immédiate, touchant le Pakistan voisin, puissance détentrice d'un feu nucléaire dont le moins que l'on puisse dire, malgré les paroles rassurantes du Pentagone, est qu'il n'est pas « sous contrôle », et déstabilisant l’ensemble de la région, tandis qu'au cœur des pays musulmans comme dans les banlieues de nos villes, se renforcerait encore le prestige de ceux qui pourraient alors se prévaloir d'avoir fait reculer les « croisés », avec les conséquences que l’on imagine en termes de prosélytisme et de recrutement de nouveaux djihadistes.
Pour toutes ces raisons, la France ne peut demeurer sourde à la demande qui lui est faite d’envoyer des renforts sur le front afghan.
Au moment où une nouvelle stratégie est mise en place par le général Stanley McChrystal, le commandant en chef des forces de l'OTAN déployées en Afghanistan, stratégie largement inspirée de l'expérience des théoriciens français de la contre-insurrection ; au moment où « l'afghanisation » de la lutte contre les talibans et Al-Qaida devient enfin un choix opérationnel ; au moment, enfin, où les États-Unis se préparent à envoyer 33 000 combattants supplémentaires suivis, à l'exception pour le moment de la France et de l'Allemagne, par l'ensemble des pays membres de l'OTAN, la France, sauf à se renier, ne peut rester sur sa position et doit consentir un effort accru.
Monsieur le président de la République, je tiens à vous faire savoir que la France est derrière son armée et souhaite que des renforts soient engagés pour que soit éradiquée la menace terroriste islamique en Afghanistan.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma plus haute considération.
Je refuse les campagnes de désinformation défaitiste.
Je témoigne de mon soutien à nos soldats engagés en Afghanistan.
Je signe la pétition de l'Alliance pour les libertés afin que la France reste fidèle au monde occidental et à ses valeurs :
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